Kandia Kamissoko Camara a marqué l’histoire en devenant, le 12 octobre 2023, la première femme à occuper le poste de présidente du Sénat de Côte d’Ivoire. Son élection avec 91 voix sur 97 exprimées, témoigne de son influence et de la reconnaissance de ses capacités dans le paysage politique national.
Une rapide ascension en politique
Née le 22 janvier 1961 à Abidjan, Kandia Camara commence sa carrière professionnelle dans les années 1990 en tant que professeur d’anglais avant de se lancer en politique.
Elle marque ses premières incursions dans la sphère politique au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
En 1994, elle rejoint le Rassemblement des Républicains (RDR), un parti fondé par des dissidents du PDCI et dirigé d’abord par Djéni Kobena puis Alassane Ouattara.
Cette décision s’avère déterminante pour sa carrière politique. Sous la direction d’Alassane Ouattara, elle gravit rapidement les échelons.
Elle devient Secrétaire générale de cette formation politique vingt ans après sa création. Ce moment fut un tournant, un mélange d’émotion et de fierté.
La politique ivoirienne saluant cette nomination historique pour une femme.
Ministre de l’Éducation nationale puis des Affaires étrangères
Elle est révélée aux yeux du monde entier lorsqu’elle est nommée ministre de l’Éducation nationale, fonction qu’elle occupera de 2011 à 2021.
Durant cette période, Kandia Camara sera confrontée à de nombreuses critiques liées aux résultats mitigés du système éducatif ivoirien.
Malgré cela, elle restera une figure centrale du gouvernement et continuera de marquer l’histoire politique du pays par son engagement.
En avril 2021, elle prend la tête du ministère des Affaires étrangères, un poste stratégique qu’elle occupe jusqu’à son élection à la présidence du Sénat en 2023.
Sa gestion des relations extérieures de la Côte d’Ivoire a renforcé sa position parmi les poids lourds du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le parti du président Alassane Ouattara.
Maire d’Abobo, un ancrage local fort
Avant de s’impliquer dans les hautes sphères politiques, Kandia Camara avait déjà fait ses preuves à l’échelle locale.
En juillet 2021, elle est élue maire de la commune d’Abobo, en remplacement d’Hamed Bakayoko, décédé quelques mois plus tôt.
Elle est réélue en 2023 lors des élections municipales. Sa victoire s’inscrit dans un contexte politique particulier où les partis d’opposition ont renoncé au boycott qu’ils avaient adopté en 2018, témoignant de la volonté d’ouverture et de réconciliation des politiques locales ivoiriennes.
Une icône de la femme en politique
L’ascension de Kandia Camara dans la politique ivoirienne est une source d’inspiration pour de nombreuses femmes en Côte d’Ivoire et au-delà.
Sa nomination à la présidence du Sénat représente un symbole fort de la progression de la place des femmes dans les plus hautes instances politiques du pays.
Elle incarne une vision de leadership moderne et inclusif, en particulier dans un contexte où la parité homme-femme reste un défi à relever dans de nombreux secteurs.
Kandia Camara, une des plus fidèles alliés d’Alassane Ouattara
À travers ses fonctions de ministre, de maire et désormais de présidente du Sénat, Kandia Kamissoko Camara marque l’histoire politique de la Côte d’Ivoire.
Sa carrière témoigne d’un engagement sans faille au service de son pays, de son parti, mais aussi de la cause des femmes en politique.
Aujourd’hui, en tant que présidente du Sénat, elle continue de jouer un rôle central dans le paysage politique ivoirien.
Son influence devrait continuer de croître à mesure qu’elle façonne l’avenir institutionnel et politique de la Côte d’Ivoire.
Eugène Tristan Sahi
